vendredi 20 mai 2011

Mouvement Démocrate en position

Comme nouvelle Vidéo du Moment, j'ai choisi de vous proposer celle de la déclaration de François Bayrou à la suite du conseil national du Mouvement Démocrate du 14 mai 2011. Pour ceux qui préféreraient la version écrite de cette allocution, vous pouvez la trouver sur le site du Mouvement Démocrate en cliquant ici.

Après quelques mots en hommage à Bernard Stasi et une minute de silence en la mémoire de cet homme, le troisième homme de l'élection de 2007 a évoqué la situation politique et plus précisément la position générale du MoDem dans un discours quasi-présidentiel.
Dans un propos en cinq volets, François Bayrou aborde ce qu'il appelle la « danse du centre » avant de parler des vrais clivages. Il explique ensuite que les convictions passent avant les étiquettes en donnant ainsi la position du Mouvement Démocrate face à l’alternance. Enfin, il conclut sur la condition de rassemblement.


Sur le premier volet concernant la « danse du centre », il a été question de la confédération des centres (du centre ?) que mettent en place notamment Jean-Louis Borloo et Hervé Morin. Pour François Bayrou, il n'est pas question de rejoindre ce rassemblement là car celui-ci n'est qu'une candidature supplémentaire au sein de l'actuel majorité malgré la prise d'indépendance des deux partis principaux à cette confédération.
Venant d'anciens ministres - visiblement déçus et vexés - de Nicolas Sarkozy, on peut voir cette alliance de centre-droit comme une manœuvre visant à se rallier au candidat de l'UMP si ce dernier est au second tour de la présidentielle de 2012. Personnellement, je ne suis pas pour dire pour qui on se prononcera avant même le premier tour car c'est un aveu d'échec et les électeurs se reporteront directement sur le candidat cité. L'indépendance doit se faire au premier comme au second tour : par respect pour les électeurs et pour ces idées, lorsqu'on présente un projet et qu'on le défend, on ne doit pas se vendre pour une fonction ou une autre et on essaye de capitaliser les voix acquises en vue d'être représenté en conséquence à l'Assemblée nationale notamment.

Sur le deuxième volet relatif aux vrais clivages que François Bayrou voit sur la scène politique, il y a quatre subdivisions : une sur le rapport à la dette, une sur la volonté, une sur la relation à l'Ecole et enfin une en rapport à l'européisme du parti. Par rapport à la dette de notre pays, le Mouvement Démocrate se pose en partisan de l'équilibre et non en partisan d'un endettement plus conséquent. Sur la question de la volonté que François Bayrou accorde à la politique qui est la sienne (et celle du parti qu'il préside), il est clair qu'il ne faut pas renoncer à être volontaire, qu'il ne faut pas être fataliste notamment sur la question de la production nationale (d'ailleurs, je vous invite à aller jeter un oeil sur cette page).
Sur la relation à l'Ecole, le troisième homme de la présidentielle de 2007 voit deux camps : ceux qui ont abandonné l'idée de l'Ecole ou qui s'en méfie et ceux qui veulent renouveler la croyance en l'Ecole et qui ont confiance en elle. Le Mouvement Démocrate se veut de ce second camps.
Ensuite, avant de changer de volet, François Bayrou aborde un quatrième point réaffirme la croyance du Mouvement Démocrate en l'Union européenne, réaffirme que nous défendons une Europe plus fédérale.

Sur le troisième volet énonçant que les convictions passent avant les étiquettes, François Bayrou affirme qu'être centriste c'est faire ce choix. Il dit même que « c'est la condition de toute politique de réforme » avant de citer Bernard Stasi. En posant le Mouvement Démocrate en penseur et en préparateur de ce dépassement des étiquettes politiques, le président du parti affirme la volonté de réformer le pays en profondeur avec l'idée d'un rassemblement pour le bien de la France, d'une concertation d'intérêt générale et non de débats partisans.
A mon avis, c'est ça le centrisme : la gestion collective et arbitrale pour le bien de tous. C'est même là que la Constitution actuelle donne un rôle au Président de la République qu'est celui d'arbitrer sur les questions que se posent les Français. Je dis gestion collective car chacun doit avoir son mot à dire, son avis à donner et je dis gestion arbitrale car il faut bien faire des choix sur ce qui se fera et sur ce qui ne se fera pas.

Dès lors, la position face à l'alternance - qui constitue l'objet du cinquième volet de l'allocution que je vous présente - est claire : le Mouvement Démocrate se pose en voie de cette alternance. Pour cela, François Bayrou avance deux raisons principales que sont le pluralisme politique et son rapport au pouvoir ainsi qu'une autre vision de la société et du monde en général.
Dans ce passage, entre autre, il est défendu l'idée du scrutin proportionnel pour l'élection des députés qui sont nos représentants. En effet, où est la représentativité si chacun ne trouve pas un élu qui a des idées proches aux siennes ? La représentativité n'est pas possible via le scrutin uninominal majoritaire notamment à deux tours. En plus, cela permet de combattre les extrémismes (qui ne sont pas représentés notamment du côté droit du Président de l'Assemblée nationale) plus facilement : ils sont présents donc on sait à qui s'adresser.

Pour conclure cette déclaration, François Bayrou ouvre un cinquième volet sur le rassemblement même si la question a déjà été évoquée dans les précédents volets. Ici, le Mouvement Démocrate est clairement présenté en parti à vocation majoritaire (en plus de la vocation présidentielle du troisième volet). Cette majorité serait centrale sur l'échiquier et elle rassemblerait les modérés de gauche comme de droite et les centristes dans un esprit de loyauté et d’honnêteté.
Dès lors, le rassemblement « c'est la condition pour rendre possible le renouveau du pays, et la naissance d’ une majorité nouvelle pour soutenir [un] projet », un projet qui se veut réformateur et européen et un projet qui se veut en faveur des Français.

Un remerciement à Bon Patron pour la correction ;-)

1 commentaire:

  1. C'est bien beau, mais ça reste vague et sans proposition concrète, à part de larges pensées universelles (mais c'était peut-être le but du discours).

    Autrement, n'y a-t-il pas une contradiction à se définir centriste et à refuser de se prononcer sur les autres mouvements politiques, alors qu'en même temps on déclare être sans étiquette et vouloir rassembler ?

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