vendredi 24 février 2012

Marine Le Pen, France Télévisions et la République

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Si vous étiez parmi les cinq millions de téléspectateurs (source : Médiamétrie) à avoir fait le choix de regarder Des Paroles et Des Actes hier soir, jeudi 23 février, sur France 2, alors le non-débat entre Marine Le Pen et Jean Luc Mélenchon ne vous aura pas échappé. Et si, de plus, vous me followez sur Twitter (@maxime_fialon), alors vous savez déjà ce que j'en pense : ce passage est tout simplement scandaleux, honteux et non républicain au possible.

J'ai souhaité m'exprimer plus longuement à propos de cet épisode, et j'ai souhaité le faire ici car, après tout, il faut aussi que mon blog serve à vous présenter mes coups de gueule.

Crédit : France 2

Pour faire simple, j'observe trois énormes paradoxes de la part de Marine Le Pen : elle foule au pied la République qu'elle dit être la dernière à réellement défendre, elle insulte une part de l'électorat tout en voulant protéger son propre électorat, elle refuse le débat de fond qu'elle réclame tout au long de l'émission. Procédons donc méthodiquement en traitant successivement de ces trois points.

  • Marine Le Pen et la République : La candidate est-elle républicaine ou non ?
Comme moi vous avez surement déjà entendu Marine Le Pen défendre la République, et vous l'avez peut-être entendu dire qu'elle est la seule, la vraie, la dernière à la défendre. Que nenni : l'arrivée de Jean Luc Mélenchon sur le plateau de David Pujadas a montré que la République est secondaire - si ce n'est moins encore - dans la pensée mariniste (puisque le terme entre dans les consciences).
La question qui se pose est bien la suivante en réalité : est-ce républicain de refuser un débat avec un candidat à la même fonction ? Je dis non, et d'autant plus que la présidente du Front National a désigné son contradicteur comme étant un "leurre", un faux candidat. Ce n'est absolument pas respectueux pour lui et pour la République, même si elle n'adhère pas aux idées du leader du Front de Gauche.

  • Marine Le Pen et l'électorat : Le respect n'est-il pas dû à tout l'électorat ?
La deuxième raison/condition que Marine Le Pen a avancé pour refuser le débat avec Jean Luc Mélenchon est le respect dû à son électorat que son opposant aurait foulé aux pieds à travers des insultes indirectes. En bref, elle a pris les insultes contre elle comme des insultes contre ses sympathisants. On retiendra notamment le fameux : "Vous m'avez traité de semi-détente", ce à quoi Jean Luc Mélenchon a répondu que "ça laisse une bonne moitié".
Mais en refusant le débat et en refusant même de répondre à son opposant, n'insulte-elle pas le candidat et son électorat ? Certes, les sondages ne les donnent pas au même niveau mais elle ne doit pas lui manquer de respect pour autant !

  • Marine Le Pen et le débat de fond : Le paradoxe ultime !
Enfin, le troisième et ultime paradoxe de Marine Le Pen lors de cette émission sur le service public (service public qu'elle a au passage bien taclé comme sur le plateau de Laurent Ruquier) : le débat de fond. En effet, elle a usé de son temps de parole pour dire qu'elle voulait débattre sur le fond alors qu'on lui posait des questions sur ses propositions. C'est gonflé, stupide et - je le dis - complètement con !

Maintenant, à vous de vous faire votre opinion (si elle n'était pas déjà faite bien entendu ^^).

mardi 21 février 2012

De la publicité des parrainages

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Dans sa décision n°2012-233 QPC du 21 février 2012, le Conseil Constitutionnel a répondu à Corinne Lepage, Marine Le Pen et Christine Boutin sur la question de la publication du nom et de la qualité des citoyens élus habilités ayant présenté un candidat à l'élection présidentielle, et donc de l'anonymat ou non des parrainages des candidats à l'élection présidentielle.


En déclarant que "le cinquième alinéa du paragraphe I de l'article 3 de la loi n° 62-1292 du 6 novembre 1962 relative à l'élection du Président de la République au suffrage universel est conforme à la Constitution", les Sages de la rue de Montpensier ont refusé l'anonymat.

Ils ont notamment soulevé deux points qui rejoignent ce que j'ai pu précédemment écrire en contribution sur Newsring. D'abord, le Conseil retient que "la présentation de candidats par les citoyens élus habilités ne saurait être assimilée à l'expression d'un suffrage". Cet argument me semble toutefois bizarre (je ne trouve pas d'autre mot) dans la mesure où, selon moi, le don de signature reste un acte fort. Ensuite, il est dit "qu'en instaurant une telle publicité, le législateur a entendu favoriser la transparence de la procédure de présentation des candidats à l'élection présidentielle" et c'est là un argument que je retiens dans ma propre réflexion.

Et vous, qu'en pensez-vous ?