lundi 12 décembre 2011

Le centre est-il de droite ?

Débat animé par Chloé LEPRINCE





Pourquoi croire que le bipartisme est la seule solution ?

Pourquoi croire que le bipartisme est la seule solution ?Voilà la question qui se pose en réalité dans le cadre du paysage politique français. Voilà la question qui élargit le débat.

C'est en réalité, selon moi, une question d'histoire et de conscience collective plus qu'autre chose. En effet, je crois que la France a une forte tradition de lutte camp-contre-camp, c'est-à-dire d'un bipartisme manichéen sur bon nombre de sujets dont la politique.
Je dis que la question est liée à l'histoire car, en observant outre-Rhin, on observe que la culture politique n'est pas la même : les Allemands ayant mis du temps à s'unir (avant d'être séparés puis réunis à nouveau), ils ont une culture de la coalition voir même du consensualisme que nous, les Français, n'avons pas.
Je dis également une question de conscience collective mais c'est lié à la tradition historique qui comprend également le monarchisme (aujourd'hui républicain) et je pense que le Général de Gaulle l'avait déjà compris en fondant la Ve République.

Je vais quand même répondre à la question de ce débat : le centre est-il de droite ? Réponse en deux interrogations : qu'est-ce que la gauche et qu'est-ce que la droite ? Est-ce que croire suffisamment en une troisième voie et agir pour qu'elle existe permet son existence ?

Sur la première question, je répondrais que - aujourd'hui - cette distinction ne veux plus rien dire de réellement concret. En effet, les grandes questions font généralement l'objet d'un consensus et, ensuite, des questions plus polémiques vont jusqu'à diviser chaque camp (l'Union Européenne, le mariage homosexuel, l'aide active à mourir, etc). Donc, à mon sens, cette distinction n'a plus lieu d'être et le réel clivage se fait de plus en plus sur la question de la mondialisation sur un axe et sur la question de l'étatisme sur l'autre. Donc, partant de là, je pense que le centre n'est ni à gauche, ni à droite. Voilà un thème qui pourra faire l'objet d'un débat plus complet.
Sur la seconde question, je n'ai malheureusement pas une réponse claire et précise. Toutefois, je porte à croire que la volonté et l'action peuvent vraiment mener à la mise en place réelle et effective d'une nouvelle force politique. Ce n'est pas la résignation à choisir un camp ou l'autre qui fait que les choses changeront. Ceux qui me comprenne, suivez mon regard ...

Donc, au final et pour répondre en une phrase : le centre n'est pas de droite dans le cadre, dans le contexte actuel de la Ve République.

1 commentaire:

  1. Le centre est-il de droite ?

    On peut élargir la question, l'envoyer sur un autre terrain, peut-être plus polémique : que doit faire le centre pour redevenir une force d'action gouvernementale ? Doit-il être de droite, justement ?

    Historiquement, le « centre » n'a jamais gouverné que sous la forme de l'UDF, une formation politique aujourd'hui disparue au profit de plusieurs autres. Le système bipartisan est solidement installé en France, pour les raisons expliquées dans l'article ci-joint. On comprend alors que le centre ne peut gouverner seul, sans alliance sur sa droite ou sur sa gauche. Il faut accepter que le centre n'a pas, pour lui-même, un poids suffisant de nature à infléchir la politique nationale, qu'elle soit menée par la gauche ou la droite. La seule solution, s'il veut réellement devenir une formation d'action et non plus seulement de proposition, est de former une coalition avec l'un des deux grands partis. D'aucuns sont déjà en train de pencher à gauche pour avoir leur part du gâteau, mais pas sûr que le centre, et le MoDem en particulier, tende naturellement vers ce côté.

    L'UMP dispose d'une aile centriste (humaniste, sociale, gaulliste, ou tout ce que vous voudrez) avec laquelle les partis « officiellement » centristes peuvent s'allier, tandis que l'espace au centre gauche est quasiment inexistant. Le PS semble aujourd'hui lui-même placé au centre gauche de l'échiquier politique français. La gauche historique, à tendance communiste (si tant est que cette espèce existe encore !), sort de la galaxie PS et va vers sa gauche, poussant en quelque sorte ce dernier vers le centre.

    L'avenir de l'UMP sur l'échiquier politique sera largement déterminé par les élections internes de cette fin d'année. Si celles-ci emmènent à sa tête une équipe plus « gaulliste sociale », l'espace au centre droit risque d'être récupéré, et les partis centristes les plus à droite à nouveau absorbés par cette UMP. Dans le cas contraire, l'espace au centre s’éclaircira peut-être, laissant une chance à une coalition de centre droit d'exister en lieu et place de l'UMP et des partis et formations comme l'UDI, l'ARES, le MoDem, la FED, le NC, le Parti Radical, etc.

    Somme toute, l'espace politique du centre tend à rétrécir. Le MoDem en particulier a à souffrir de cette réduction d'espace ; la solution semble être un placement clair du côté droit ou gauche et d'éventuelles alliances (nécessaires pour gagner en poids et ainsi imposer avec plus de force nos projets dans le débat public).
    Le centre est-il de droite ? Par définition, non. Mais il ne pourra gouverner qu'au prix de concessions et d'un effort d'ouverture.

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