jeudi 10 mars 2011

Points de Vue N°2

2 commentaires:

  1. A retrouver aussi sur : http://maximescherrer.blogspot.com

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  2. Bonjour à tous les deux,

    Avant d'avancer mes idées sur l'une des propositions explicitées ci-avant, je me présente en quelques mots. Je suis étudiant en droit et sciences po à Paris XI, adhérent du MoDem et des Jeunes Démocrates 92 (et génération 92, également).

    Ma réaction concerne la proposition de Maxime de passer à une démocratie à la fois nationale et populaire. Stricto sensu, on ne peut imaginer qu'un système démocratique cumule toutes les caractéristiques des démocraties populaire et nationale. Je n'ai pas bien compris si vous proposiez d'installer une démocratie où règne la représentation nationale – comme c'est le cas à l'heure actuelle – où si vous suggériez de mettre en place une représentation populaire dont vous convenez qu'elle n'est pas adaptée à un pays comme la France. Notre système est bivalent, il permet une représentation nationale pour voter les lois « courantes », et des mécanismes inspirés de la démocratie populaire quand il s'agit des lois référendaires qui touchent en particulier le domaine constitutionnel (la majorité à atteindre au Parlement en la matière étant assez acrobatique). Rendre la démocratie plus « populaire », c'est-à-dire associer d'une manière plus importante le peuple en lui-même à l'élaboration et au vote des lois à la place de ses représentants c'est bien, mais cela pose aussi des problèmes. Il faut déjà voir comment on s'organise pratiquement. Ensuite, sur le plan théorique, le peuple a-t-il l'instruction nécessaire, le temps, ou seulement l'envie de prendre part à ce processus ? Les lois courantes, souvent techniques, nécessitent-elles d'avoir l'avis de tous citoyens autrement qu'exprimé par leurs représentants dûment élus ? Installer de telles démarches ne serait-il pas une remise en question de la représentation nationale du peuple ? Il me semble normal de consulter le peuple sur des questions essentielles ayant trait à la nature du régime, aux modalités importantes d'accession, d'exercice et de dévolution du pouvoir ; mais sur des questions techniques comme l'est par exemple le vote d'un PLF, les représentants me semblent tout à fait qualifiés (et sont légitimés pour cette action par leur élection).
    Pour faire court, je me demande si associer le peuple à chacun des votes, tous les jours de l'année, est une bonne démarche, lors même qu'il mandate ses représentants pour le faire. Ou alors on change toute la nature du système pour ce faire.

    Sur le point particulier de prévoir à long terme et de penser au futur, c'est encore une question délicate. Comment peut-on élaborer une stratégie d'avenir, de long terme, quand le jeu démocratique des chaises musicales renverse régulièrement les majorités et que la nouvelle majorité prend systématiquement soin de commencer son travail par détruire celui de la précédente ? Nous avons choisi la démocratie en nous donnant la possibilité de dégager ceux dont on estime qu'ils font mal leur travail : mais comment peut-on juger de ce dernier point sur une période de quatre ans (cinq, modulo les périodes électorales d'inactivité et les vacances) ? Pour établir une stratégie d'avenir il faut parvenir à une coalition nationale autour de grands axes, de grands objectifs qui recueillent le consensus. On essaye, mais les moyens pour y parvenir divergent à droite et à gauche. (corollaire : le Centre au pouvoir !).
    Pour ce problème, Maxime, vous proposez de permettre aux citoyens de décider de la politique sur les court et moyen termes. J'y vois les mêmes problèmes que ceux exprimés ci-dessus. Comment faire, alors ?

    Bien à vous,

    Timothé Lefebvre
    http://politicusdiversetdete.blogspot.fr/

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