vendredi 4 mars 2011

2/2 | Lyon 3 reçoit ...

A présent, il convient de vous faire un résumé de ce que j'ai noté et/ou retenu de la partie débat de cette intervention hors les murs du MAEE. Ici, plutôt que de revenir sur les questions une à une, je vous proposerais un paragraphe par thème en mêlant les réponses données.

L'une des questions les plus 'sensibles' de cette conférence-débat fut celle sur la crédibilité de la diplomatie française après l'affaire MAM (celle-ci étant toujours en poste au moment de la conférence). La réponse fut simple : le porte-parole ne fera pas de commentaire parce que "sa ministre" la fait devant l'Assemblée nationale. Il ajouta également, comme Alain Juppé l'a fait l'autre jour, que « la voix de la France est attendue » et même écoutée et attendue. Nous voilà donc normalement rassurés.
Sont ensuite arrivées les questions sur des cas plus précis et, pour certains, moins polémiques. En vrac, il a été question de la réforme du conseil de sécurité des Nations Unies (c'est une volonté de la présidence française du G8 et du G20 que de faire entrer de façon permanente de nouveaux pays), de Wikileaks (ce ne serait pas gênant sur un plan opérationnel et cela permettrait de plus de réparer les failles de notre propre système de communication en regardant où le système américain a failli) ou encore l'affaire Florence Cassez (ce fut l'occasion de rappeler que 2.000 Français en moyenne sont en prison à l'étranger, mais aussi l'un des objectifs du G8 qu'est la lutte contre le trafic de drogue). Sur ces points, rien de bien nouveau.


« On ne laisse jamais tomber nos compatriotes à l'étranger. »

Ensuite, il y a eu une question sur le rapport de la France à l'UE. L'idée principale découlant de la réponse du diplomate fut celle de jouer collectif (ce terme a bien été souligné à plusieurs reprises) et d'apprendre le véritable jeu collectif notamment sur les questions d'écologie. Il a également été dit qu'il faut rester fidèles à nos valeurs. Dans le même ordre d'idée, il a été question de l'Union pour la Méditerranée (chère à Nicolas Sarkozy) à l'heure de la chute de nombreux régimes liés à cette union. Le porte-parole a dit qu'il fallait peut-être maintenant plus que jamais compter sur l'UPM avec l'idée de faire un espace de coopération plutôt que de conflit entre l'UE et le Sud (projets concrets cités : dialogues sur les droits de l'Homme, réseaux éducatifs, etc).
Il a également été question du cas de la Corée du Nord, c'est-à-dire d'un Etat voyou (nucléaire, conflit avec la Corée du Sud, etc) selon M.VALERO qui a dit qu'il n'y a pas de regret à ne pas avoir de relation avec ce pays. L'idée est d'essayer d'amener ce pays au dialogue et cela notamment via la présence d'ONG française sur le plan culturel notamment.

« Ne faisons pas de diplomatie-fiction. »

Toujours en vrac, la question des "printemps arabes" a été soulevée avec en réponse générale qu'il faut appeler à l'arrêt des violences (d'un côté comme de l'autre) et appeler aussi au dialogue. Sur la question de la Tunisie l'intervenant a fait ce que le peuple tunisien avait à faire et que personne (le mot a été souligné, mis en gras, etc) ne pouvait prévoir. Il en a profité pour rappeler le principe de non-ingérence et l'attachement aux valeurs telles que la défense des droits de l'Homme. On nous a également dit que la diplomatie à venir avec la Tunisie était en préparation (notamment les relations entre le pays et l'UE). Cela avant la malheureuse médiatisation - pour nous - du "sarkoboy" Boris Boillon.
Sur l'Egypte, il a bien été mis avant l'efficacité des services de sécurité de l'ambassade français qui a permis d'éviter des victimes françaises mais également de sauver des journalistes qui avaient de plus en plus de mal à faire leur travail. Tout cela pour répondre à une question relative au rapatriement que la France n'a pas effectué. Concernant la Libye qui ne connaissait pas encore les évènements inhumains que l'on sait au moment de la conférence-débat, le mot d'ordre a été de ne pas faire de diplomatie-fiction.

Autre question sensible qui a été l'objet de plusieurs interventions : la Côte d'Ivoire. La France ne s'est pas ingéré nous dit-on car elle n'a pas directement validé les résultats (l'UE et l'ONU l'ont fait). De plus, il nous a bien été rappelé que c'est aux Africains en général qu'il revient de régler ce problème (via l'UA et la CEDEAO notamment). D'où l'objectif de laisser les Ivoiriens décider pour eux sans que la France ne se fixe d'agenda. Et "sans jugement porté", le porte-parole a rappelé les images que nous avons tous vues pour la plupart de l'impossibilité de lire les résultats.
Pour conclure cet article - pour lequel vous m'excuserez de la longueur - et le débat, des questions ont été posées sur l'Afghanistan et sur le cas de l'Iran et d'Israël. Sur le premier pays, la question a été bien évitée : une réponse assez vague mais pas plus. Sur la question de savoir pourquoi le discours n'est pas le même sur l'Iran (il y a également eu une question sur le nucléaire de ce pays et la réponse était attendue) et sur Israël, c'est-à-dire la question de savoir si Israël est supérieure aux lois, l'intervenant n'a pas répondu à la question. Ne voulant pas rester sans réponse, je suis allé poser la question directement après le débat et la réponse que j'ai obtenue est la suivante : ce n'est pas le même contexte même si les crimes de guerre ne sont pas niés. En résumé, ce que j'ai compris c'est que Israël est, visiblement, au-dessus des lois.

PS : Excusez moi pour le retard entre la publication des deux parties de cet article.

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